L’alimentation mise en avant dans le protocole partenarial signé cet été entre les directions régionales du ministère de la justice et du MAAF

L’accord cadre signé entre le MAAF et le ministère de la Justice fin 2015 a été décliné très tôt sur la région Grand Est et élargi en faveur du développement durable. Un protocole partenarial a été signé le 8 juillet 2016 entre les différents partenaires que sont la DRAAF Grand Est, la DISP Strasbourg, la DIRPJJ Grand Est et la DTPJJ Alsace.

Ce nouveau protocole permet d’accompagner et de soutenir les démarches déjà engagées en matière de développement durable et d’éducation alimentaire sous le ressort de la DISP Strasbourg et d’en développer de nouvelles.

Il a pour objectif de sensibiliser les personnes placées sous main de justice (PPSMJ)- qu’elles soient libres ou écrouées, mineures ou majeures - à l’éducation alimentaire, à la santé, à la culture et de favoriser l’orientation professionnelle, l’accès à la formation et à l’emploi dans le secteur agricole où de nombreux postes sont à pourvoir.

Comment ce partenariat va-t-il se concrétiser ?

Opportunité d’une orientation par la formation professionnelle : il peut être proposé des actions de sensibilisation professionnelle, de formation pré-qualifiante et qualifiante, en lien avec les métiers de l’agriculture de la pêche, de l’environnement, de l’alimentation relevant des compétences exercées par le MAAF.
Dans le cadre des aménagements de peine et des mesures alternatives à l’incarcération, les PPSMJ peuvent être accueillies dans les structures d’enseignement au titre d’un travail d’intérêt général, d’un chantier école, d’un chantier d’insertion, d’une mesure d’activités de jour.

Ainsi, dans le domaine de l’alimentation seront favorisés et encouragés :
la mise en place d’ateliers et d’actions à l’éducation alimentaire (ateliers culinaires, animations et activités en lien avec l’agriculture, l’alimentation, le patrimoine alimentaire, actions de sensibilisation et de découverte des produits).
les échanges de pratiques entre cuisiniers des différents établissements pénitentiaires.
les initiatives visant à lutter contre le gaspillage alimentaire.

Information sur les métiers agricoles : la DRAAF s’engage notamment sur l’organisation de séances d’information collectives sur les métiers de formation de l’agriculture, de l’environnement et de l’agro-alimentaire, sur la mise en place de stages de découverte des métiers et l’organisation de visites d’établissements d’enseignement agricole.

Des illustrations concrètes dans les structures de la Région Grand Est

La maison d’arrêt de Strasbourg a investi cette philosophie depuis plusieurs années par le biais du programme national pour l’alimentation puis par celui de la lutte contre le gaspillage alimentaire (lauréate de l’AAP PNA national en 2014).
Inspirée par cet exemple précurseur, la maison d’arrêt de Mulhouse, grâce à un second financement accordé par le MAAF dans le cadre de l’AAP PNA 2015, met en œuvre à son tour un projet ambitieux autour de l’alimentation et plus généralement du développement durable et de la citoyenneté, avec le lancement de repas confectionnés à partir de produits locaux, débutés à l’occasion de la semaine du goût.

L’approche transversale et valorisante ainsi proposée – qui encourage les échanges humains, la découverte et le respect de l’autre – favorise des initiatives innovantes et reproductibles :

  • Ainsi, le siège de la direction interrégionale a inauguré, en juin, un espace détente extérieur dont les aménagements mobiliers ont été réalisés par des personnes détenues du centre pénitentiaire de Metz dans le cadre d’un atelier de remobilisation. Une manifestation conviviale à l’occasion de laquelle les personnels et partenaires, venus nombreux, ont pu assister à la démonstration d’un maître composteur et se féliciter de l’installation sur le site d’un composteur offert par le RIEP de Toul.
  • La maison d’arrêt de Vesoul a orienté un projet de formation professionnelle encadré par le GRETA vers la création d’un jardin, au centre de détention d’Ecrouves, avec la construction d’un tunnel vert, en partenariat avec le jardin botanique de Nancy.
  • l’introduction de moutons pour entretenir des zones neutres ou annexes, comme à la maison d’arrêt de Bar-le-Duc ou au centre de détention d’Oermingen.
  • Le CSL de Maxéville, qui a récemment fêté ses 50 ans, a valorisé ses espaces extérieurs notamment en installant un poulailler grâce à la présence d’un mineur en placement extérieur spécifiquement orienté dans le cadre de ce projet.

Autant de perspectives enthousiasmantes et positives qui laissent présager l’émergence d’autres projets qui viendront enrichir les actions s’inscrivant dans ce protocole partenarial.


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