Le préfet de région dans les forêts du Bas Rhin
Le préfet de région dans les forêts du Bas Rhin
A l’invitation des partenaires forestiers de l’amont à l’aval de la filière foret-bois, le préfet de région Jean-Lux Marx, accompagné des services de l’Etat (DRAAF, DREAL, DDT67) s’est rendu dans les forêts publiques de la vallée de la Bruche, fortement impactées par les attaques de scolyte depuis plus d’un an, une crise silencieuse moins visible qu’une tempête mais qui impacte déjà plus de 10 000 ha de forêt dans le Grand-Est pour 2,3 Mm3 touchés). Le préfet a pu constater les surfaces de peuplements résineux exploités rapidement, pour tenter de faire face à cette épidémie qui touche les épicéas et sapins.
Un premier arrêt en forêt domaniale d’Oberhaslaach a permis d’illustrer l’impact du déséquilibre sylvo-cynégétique (surabondance de grand gibier) : blocage de la régénération naturelle des peuplements de sapins, retard de croissance, perte de qualité sur les autres essences et perte de bio-diversité forestière. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les surfaces ouvertes en régénération ont fortement augmentées avec la crise des scolytes et les recettes de vente de bois en baisse ne couvrent plus les dépenses croissantes de régénération par plantation, avec les frais de protection contre le gibier.
Un deuxième arrêt en forêt communale de Niederhaslaach a permis de se projeter dans le renouvellement des peuplements après exploitation de sapins, avec des plantations expérimentales de cèdres et un projet avec des pins lariccio, soit des essences plus méridionales. Ces essais sont une des réponses à l’adaptation au changement climatique. Donner espoir et être innovant avec le soutien des pouvoirs publics, tel pourrait être résumé le message de la filière bois pour relever les nombreux défis forestiers. Penser les forêts de demain plus résilientes mais aussi économiquement productives, dans une région où la filière bois génère 11000 emplois, est l’affaire de tous et doit passer par une réflexion collective.
La visite de la centrale de cogénération de l’entreprise Sciat a aussi permis de rappeler que la ressource durable qu’est le bois, en plus de produire du bois d’oeuvre pour la construction, du bois d’industrie, permet aussi de produire une énergie renouvelable à partir des sous-produits de l’exploitation et de déchets de scierie.